Donc, le chat Pépin a disparu. Prune, la petite fille, Aurélie, la mère, le coussin bleu puis le voisin place des lettres dans la chatière. En creux, une histoire s’esquisse, du passé est évoqué, les relations évoluent. Ça donne un petit roman épistolaire charmant, doux, triste et cajoleur comme un félin de poche.
Avec Lettres au chat, Antoinette Rychner fait d’une histoire a priori banale – celle de la disparition d’un chat vécue par une mère et sa petite fille – un récit surprenant, plein d’humour et de tendresse, qui tient autant aux talents d’écriture de l’auteure qu’à l’originalité de sa narration. En adoptant des points de vue variés et peu communs sur l’événement tel qu’il est vécu par les protagonistes de son histoire, Antoinette Rychner nous fait regarder d’un œil neuf ce que nous croyons bien connaître : l’attachement, l’absence, la banalité du quotidien ou encore les rapports entre adultes et enfants qui sont traités avec subtilité et sensibilité. Lettres au chat est un récit à partager sur la gestion créative et poétique d’une situation problématique.
Antoinette Rychner
Ses premiers pas dans la littérature, la Neuchâteloise Antoinette Rychner (1979) les fait en gagnant le prix PIJA de la nouvelle en 1999. Elle se lance ensuite le défi du théâtre : après une formation de technicienne du spectacle, et plusieurs années d’activité professionnelle dans ce domaine, elle écrit en parallèle une première pièce, La vie pour rire, mise en scène en 2006 par Robert Sandoz.
C’est vers une écriture plus variée qu’elle se tourne en s’inscrivant à l’Institut Littéraire Suisse, dont elle sort diplômée en 2009. Dès lors sa plume s’aventure tout à la fois dans les mots de la fiction ou de la poésie, du théâtre ou de la critique. Des nouvelles sont publiées dans des recueils collectifs (A la recherche de l’utopie, Editions Campiche), magazines (Prix Profil 2007) ou mis en onde (Espace 2). D’un autre côté, une deuxième pièce, L’enfant, mode d’emploi, est produite en 2009 au CCN et une autre, Cooking Mama, est publiée aux éditions Lansmann.
En 2010 paraît son premier recueil, Petite collection d’instants-fossiles : des textes brefs dans lesquels des instants-clés sont illuminés par une écriture douce, drôle et équilibrée. Curieuse de nouvelles formes de créations, Antoinette a participé au projet « Zone d’écriture » au Théâtre du Grütli, Genève, en 2010 et, durant la saison 2010/2011, ainsi qu’à plusieurs expériences d’écriture de plateau, avec les metteurs en scène Vincent Brayer et Ludovic Chazaud.
Elle fait partie des quatre boursiers de « Textes-en-scène », une action pour l’écriture théâtrale soutenue par la SSA, Pro Helvetia et le Pour cent culturel Migros. Antoinette Rychner a reçu de nombreuses distinctions, parmi lesquelles « l’Inédit théâtre » pour sa pièce De mémoire d’estomac (2011). Après s’être isolée un mois sur une île de Bretagne (2011), elle continue à expérimenter les lieux d’écriture en 2012, en tant qu’auteure en résidence à Berlin.
Elisabeth Jobin, décembre 2011
extrait:
“Cher Pépin,
Ça fait trois jours que tu as disparu. Avec Maman, on calcule depuis lundi parce qu’on n’avait rien remarqué avant. Peut-être que tu avais déjà disparu dimanche, ou samedi… on sait pas.Je pense que tu as oublié de rentrer parce que tu t’amuses trop bien dehors. Les pancartes pour avertir les voisins, c’est peut-être une bonne idée, mais on n’a encore rien fait parce que perdu ça veut dire perdu, toi tu es juste en train de faire un tour, comme d’habitude. Je me souviens d’une fois, quand je connaissais pas encore tous les jours de la semaine, tu étais parti longtemps. Je commençais à avoir peur. À chaque fois tu es revenu, alors j’ai raison d’attendre. En plus de cette lettre dans la chatière, je t’ai fait un nid avec des habits et ton coussin bleu. Quand tu reviendras, installe-toi dedans, comme ça si tu repars avant que je rentre de l’école, j’aurai qu’à regarder le coussin pour savoir. J’espère qu’il y aura un creux dedans. J’espère aussi que Maman ne va pas remarquer que j’ai mélangé des habits propres avec les sales, parce que le tas était pas assez épais. Si elle me gronde, je dirai : « C’est pour Pépin ! » Maman est triste quand elle dit ton nom, mais quand c’est moi qui parle de toi, on dirait qu’elle devient encore beaucoup plus triste, alors si en plus j’ouvre mes grands yeux, impossible qu’elle me gronde.
La MC Gare se transforme en un lieu d’expression spontanée. Un mercredi soir par mois, prenez un billet pour un périple à travers des contrées littéraires. Le Fantastique Collectif en partenariat avec la Maison de la Création, vous invite à embarquer pour cinq sessions mensuelles de lectures en tout genre.
Notre personnel de bord vous proposera un cabaret érudit, tout en sirotant thé ou café et grignotant houmous ou spéculoos.
On embarque pour un trajet en deux parties. Départ en gare pour 50 minutes de littératures variées, programme concocté par nos cheminots du verbe, les artistes du Fantastique Collectif. Après une courte pause, nous reprendrons la route pour un cabaret singulier de voyageurs occasionnels. Pour la dernière étape, nous laisserons les usagers créer la surprise grâce à un micro ouvert sur des impromptus originaux.
L’émotionnel est en perpétuel mouvement, il mérite qu’on le laisse dans un flow organique.
Le Poetiek Babeleir, se veut un laboratoire d’idées et d’essais.
à la MC Gare 2 rue du champs de l’Église 1020 Bruxelles Mardis 10 janvier, 14 mars et 16 mai à 14h00 à 17h30 Contact et information : Sifiane El Asad / fantasticollectif@gmail.com ou par téléphone +32(0)494331516
Dramatik Babeleir :
Babeleir = bavard.
Lectures de textes de théâtre. « Participez aux Dramatiek Babeleir !
Nous vous proposons de découvrir le travail de textes dramatique à différents niveaux de chantier. De premières moutures à versions finales, vous aurez l’occasion de commenter les œuvres.
En première partie de la session, vous assisterez à une lecture réalisée par des professionnels.
Une pause donnera l’occasion de faire des retours en toute détente autour d’une collation.
En seconde partie, la lecture sera exécutée par un mélange de professionnel et d’amateur. Il se pourrait même que vous puissiez participer en disant quelques répliques.
Après une séance de question-réponses, vous pourrez de nouveau faire part de vos opinions. »
Lectures de textes de théâtre… La MC Gare se transforme en un lieu de recherche théâtrale. Un mardi après-midi, un mois sur deux, prenez un billet pour une aventure vers des contrées scéniques inexplorées. Le Fantastique Collectif en partenariat avec la Maison de la Création vous invite à embarquer pour trois sessions bimensuelles de lectures dramatiques. Notre personnel de bord vous proposera une balade en scène, tout en sirotant des sirops méconnus. Prenez le train du Dramatik Babeleir ! Nous découvrirons des textes en chantier à différentes étapes de travail. De premières moutures à des versions finales, vous aurez l’occasion de commenter les œuvres. À l’aller, vous assisterez à une lecture réalisée par des professionnels. L’escale donnera l’occasion de partager vos avis sur les textes présentés. Nous reprendrons la route pour un cabaret singulier de voyageurs occasionnels. Pour le retour, nous laisserons les usagers créer la surprise en leur laissant les commandes de certains rôles d’un nouveau texte. Le train des mots entre en gare ! Prenez-le.
Les cheminots des dialogues prépareront ces rencontres informelles. Les Dramatik Babeleir s’ouvrent à tout individu curieux de théâtre. La lecture publique existe en circuit court et elle est nécessaire. Les lectures publiques sont avant tout dédiées à la découverte et à la promotion du théâtre. Les auteurs acceptent de voir leur texte mis en lecture pour gagner en visibilité : éprouver, faire connaitre, attiser cette curiosité du public féru. Elles servent les auteurs à obtenir une première reconnaissance. Pour les lieux de représentations, les lectures servent à rester informé sur ce qui s’écrit ici et maintenant. Les lieux organisateurs de lectures s’engagent, par mission ou conviction, dans la création contemporaine. La lecture publique est vitale pour le métier. La lecture passe pour bouffées d’air frais face au constat du manque d’occasion de finir sur les plateaux. Il faut bien comprendre le processus d’écriture. L’épreuve du plateau est souvent une étape avant le remaniement. Les qualités de l’auteur et du texte prévalent sur la production voire sur la création.
J’ai décidé de remonter sur scène dans un seul-en-scène hypocondriaque aussi essentiel qu’anecdotique.
Motivations
J’avais envie de voyager dans mes souvenirs liés à mon parcours médical. J’évoque mes pathologies et de mon parcours santé depuis que je suis que j’existe. Aussi anecdotique soit-il, je trouvais intéressant de parler de ces moments de doute voire de terreur quand on passe dans les mains des soignants. Faire un parallèle avec le lever de voile sur la situation du secteur de la Santé.
Dans les chroniques, je relate essentiellement de choses que j’ai vécu depuis une quinzaine d’années. Il y a eu un basculement qui m’a laissé entrevoir où était potentiellement ma fin vie. C’est un parcours dans certaines institutions. Voilà, il fallait que je tombe pour réaliser une de mes fins possibles. Et même si la vie ne se terminera pas de cette façon-là, cette expérience m’a apaisé sur l’infinité d’autre scénario probables. Suis-je réellement prêt, je n’en sais rien, mais j’envisage avec plus de calme ce genre de choses.
Le spectacle est témoignage maladroit des maladies plus ou moins contraignantes. Je tente de mettre des mots sur mes douleurs pour enfin me respecter. Dans ces réflexions, je partage aussi mes colères, mes douleurs, mes incompréhensions, mais toujours sur le ton de l’humour. Nous sommes tous passés par un corps médical. Le premier visage que nous ayons vu est certainement le visage d’une infirmière.
Dois-je attendre une maladie fatale pour prendre conscience de la chance de respirer encore. Devons-nous attendre pour se réjouir de nos expériences de chaque instant ?
J’éprouve cependant un sentiment d’illégitimité. C’est un point crucial dans le rapport que je vais entretenir avec le public. Dans mon for intérieur, je ne peux que ressasser le fait que des gens subissent des pathologies plus sérieuses que la mienne.
Mais après tout, tout est relatif, n’est pas ? Nous souffrons tous de façon identique face à des notions différemment et objectivement plus ou moins essentielles au bon déroulement de la vie.
Tout ça amène une réflexion autour de la notion de courage. Personne n’a le droit de juger de la douleur de l’autre. On constate aujourd’hui qu’il existe des maladies qu’on connaît très peu en définitive. On en a considéré certaines comme faisant partie de l’imaginaire ou de l’inconstance psychologique pendant très longtemps. J’essaie de désamorcer ce sentiment de culpabilité. La culpabilité nous conditionne depuis notre tendre enfance. On jongle avec des notions comme l’humilité, l’égocentrisme, la responsabilité ou la dignité. Nous devons accepter que nous entretenons des rapports singuliers avec ces concepts qui définissent les limites de la « morale ».
Alors pourquoi maintenant ? Le Covid a provoqué différents moments de sidération qu’il est important de souligner. Il y a eu cet éveil, ce lever de voile sur la précarité des artistes et sur la situation des soignants. Nous avons tous tapé sur des casseroles à nos fenêtres. Nous avons tous pensé aux enseignants qui ont dû repenser leurs cours et s’adapter aux normes floues de confinement.
Je m’affirme en patient lambda face aux images de la « santé en lutte ». Ce combat des soignants pour que le secteur médical puisse avoir plus de moyens. Éviter de tomber dans une commercialisation à outrance dans le secteur de la santé. N’oublions pas que la maladie est une valeur sure de l’économie au même titre que la mort ou la naissance.
C’est effrayant d’observer le nombre hallucinant de réponses aux problèmes systémiques du néolibéralisme. L’économie reste la valeur suprême. Elle définit le manque de rentabilité et monétise tout et surtout l’essentiel. Elle s’attaque même à la sécurité sociale, qui a pris tellement de temps et de vies pour être mise en place. Pour ma part, la défense de la sécurité sociale est une valeur démocratique fondamentale qui préserve les droits des uns et des autres face à la vie, la guérison voire la mort. C’est un monde qui s’effondre pour préserver l’intérêt de la spéculation On spécule sur tout, la vie et la mort. Nous devrions tous avoir conscience, mais la société n’aime pas trop qu’on rappelle où sont les vraies limites de cette vie.
Il y a un lien évident entre la culture et la santé.
Comme une passerelle entre les soins physiques et psychologiques. Que l’art peut s’imposer là où le patient doute encore de l’utilité de s’intéresser à sa santé psychologique.
Pourquoi je fais ce spectacle. ? Il est fondamental de faire le lien entre l’humain et ces domaines dits « non essentiels ». On reproche le délabrement économique pour instaurer une révision commerciale. On parle de culture de santé ou d’enseignement. Au milieu de ce désastre politico-économique le bon sens n’a plus sa place.
Mise en scène
Un élément de mobilier médical, une chaise roulante et un rideau d’hôpital laissent l’imaginaire agir : Un personnage en tenue de ville et besace, s’interrogera dans un récit personnel. Une histoire composée d’anecdotes et de pensées coincées entre Asclépios, Hugh Laurie et la cressonnette du resto du centre de revalidation. Son monologue sera rythmé par des bruits de manifestations de Santé en Lutte et des couloirs de la clinique. Les minutes d’attente passent et l’angoisse grandit avec la volubilité du protagoniste. À la fin, un soignant lui annonce qu’il n’y a « Rien de sérieux. »
Sifiane El Asad, né à Bruxelles en 1970, d’un père palestinien et d’une mère belge, Sifiane obtient en 1996, un 1er prix en Art de la Parole au Conservatoire Royal de Bruxelles. Il jouera dans “Faust” dirigé par D. Scahaise; “Carmen” de Biset dirigé par A. Voisin ; “Le Voyage de Pinocchio” de Collodi dirigé par Th. Janssen ; “L’Écume des Jours” de B. Vian; “Rendez-vous Contes !” dirigé par M. Lejuste; “Traversée nocturne avec William Shakespeare” dirigé par D. Serron au T. N.B ; “l’Année du Bac” de J-A. Lacour ; « Le Lieutenant d’Inishmore » dirigé par D. Golby au Théâtre de Poche ; « Tristan und Isolde » de R. Wagner au Théâtre de la Monnaie. Sifiane commencera par mettre en scène : « Rec » en danse théâtre ; « Here Now » et « Architexture » en danse contemporaine (2007) ; « Addolorata » de M. Micone (2001) ; « The Breakfast Club » de J. Hughes (2001), « Croisades » de M. Azama (2000) ; « Rendez-vous Contes du Troisième Type » (1999) ; « Roberto Zucco » de B-M. Koltès (1999). Agitateur de conscience, en 2008 il crée le « Fantastique Collectif » avec lequel il monte « Je lis », adaptation de « l’Analphabète » d’A. Kristof (2008) ; « Dagon & Other Macabre Tales » de H-Ph. Lovecraft (2008) ; « Aspartame » d’É. Durnez (2009); « Je t’embrasse » adapté des « Lettres Sans Frontières » de R. Job (2012) ; « Tu n’as rien vu à Fukushima » de D. de Roulet (2017). Touché par les différents maux de nos sociétés, il aime entrer sans complaisance dans l’intimité sociale des personnages.
« La femme de l’ombre » est née de la proposition d’un metteur en scène de transposer mon livre « Les Hommes de l’ombre » au théâtre. Ce livre raconte et met en lumière les techniciens de spectacle : reportage réalisé entre 1997 et 2017. Il résume l’histoire de ce reportage en présentant tous les métiers techniques qui œuvrent au bon déroulement d’un spectacle.
Cette pièce de théâtre permettrait au public de prendre réellement conscience de la vie d’un artiste et la collaboration entre artistes et techniciens.
« Papiers ! » (titre provisoire), un projet d’écriture en lien avec le parcours des migrants.
Je tenais à parler de ce parcours bureaucratique horrible et absurde des migrants. La démarche peut paraître utopiste, mais elle peut générer de belles critiques sociétales. Une auto-critique ? Peut-être. Il est temps, non ? J’ai décidé de créer un spectacle à deux personnages afin de préserver une structure scénique légère à destination du tout public et des migrants eux-mêmes. Réunir ces deux publics est une contrainte d’écriture qui m’oblige à considérer le manque de compréhension morale et linguistique. Synopsis: Camille ou « Cam », Garde-frontières et Seydou ou « Sey », sans-papier, se confrontent dans un numéro légèrement clownesque dans des langages différents et sous-titrés à la manière des vieux films muets. Cam empêche Sey de passer un mur frontalier fait d’un empilement de valises. Après quelques péripéties, ils vont devoir apprendre à communiquer. Ils finiront par trouver une parade systémique afin de résoudre cette aventure de façon heureuse. Le public sera lui aussi considéré tel des migrants en attente d’un laissé-passé improbable. Il y a donc un aspect déambulatoire avant et après le spectacle. La pièce alterne des scènes comiques, émouvantes et oniriques. Impliquer le public à la situation de crise des personnages, entraîne une auto-critique jubilatoire.
Ce projet d’écriture fait partie d’un projet bien plus vaste et ambitieux d’une tournée d’abord en Belgique et plus tard en Europe dans différentes associations partenaires. Ce projet, le Parcours « Everanst », préconise une tournée imbriquant, une exposition multimédia scénographiée, un table-ronde et une pièce de théâtre. « Everanst » est issu d’une réflexion de longue halène avec la Coordination des Sans-Papiers et des plate-formes de sans-papiers. D’abord pour une présentation en Belgique afin de convaincre les instances de l’utilité de lancer le débat dans d’autres pays. Je suis heureux que le secteur culturel sensibilise à l’inclusion face à la mise en place d’une Europe Forteresse.
Afin de rendre le projet viable, je dois fournir un texte martyr que je confronterai aux sans-papiers. Il me serait donc très utile de tenir mes engagements en ayant des moyens économiques et une logistique professionnelle. Je tiendrai deux résidences d’écriture dont une qui réunira différents témoignages de l’administration des migrants.
La pièce alterne des scènes hilarantes, émouvantes et oniriques. Il s’agit d’un projet théâtral lié au parcours des migrants, des sans-papiers.
Cam, la douanière empêche Sey le migrant de passer la frontière. C’est son rôle. C’est aussi simple que ça. Seulement, ce qui est simple n’est pas forcément facile. La fin de cette tendre histoire, c’est un laisser-passer vers la liberté.
Tout est imbriqué. Un mur composé d’un amas de valises. Chaque valise, correspond à un univers particulier lié à notre mode vie. La valise peut être vitale (ex. des boîtes de conserve) ou bureaucratique (ex. armoire à dossiers) ou encore culturelle (ex. un tourne-disque). Les valises mises en avant, seront celles qui jalonnent le parcours des migrants. Un étrange pan de mur, un genre de ruine résistant à toutes les libertés. Entre un gros mur de briques et un mémorial aux migrants disparus, il nous rappelle étrangement ces rangements de bagages des victimes de la Shoah. Un sinitre mélange de management bureaucratique et de menace psychologique.
Papers ! (EN)
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The play alternates between hilarious, moving and dreamlike scenes. This is a theatrical project linked to the journey of migrants and undocumented migrants.
Cam, the customs officer prevents Sey the migrant from crossing the border. This is its role. It's that simple. However, what is simple is not necessarily easy. The end of this tender story is a pass to freedom.
Everything is nested. A wall made up of a pile of suitcases. Each suitcase corresponds to a particular universe linked to our way of life. The suitcase can be vital (eg tin cans) or bureaucratic (eg file cabinet) or even cultural (eg a record player). The suitcases put forward will be those that mark out the migrants' journey. A strange section of wall, a kind of ruin resistant to all freedoms. Between a big brick wall and a memorial to the missing migrants, it strangely reminds us of the luggage storage of the victims of the Shoah. A sinister mixture of bureaucratic management and psychological threat.
Collaboration avec l’asbl culturelle Faucon Rouge ce projet est soutenu par « Un Futur pour la Culture » 2020/2021
Le Centre Culturel « la Maison de la CréationBockstael » nous a accueilli du 7 au 11 décembre 2020, pour une résidence de recherche. Nous sommes suivis par la Bibliothèque de la Ville de Bruxelles Laeken et « Les Amis de la Terre » asbl
Travail de recherche dramatique collective.
Avec Gaëtan Wenders, Florence Hebbelynck et Sifiane El Asad
assisté par Maeva Lambert et François Kervyn
Extrait:
Ulysse – Bonjour, Barbara !
Barbara – Bonjour, Ulysse !
Ulysse et Barbara s’installe à table, face-à-face. Barbara coté jardin et Ulysse vers le centre. Sur la table, deux mugs et un journal plié. Barbara commence à lire le journal sans date ou référence précises. Certains articles n’existent même pas à la Une. Ulysse prend le mug.
Ulysse – Tu sais, quoi ?
Barbara – Non.
Ulysse – J’ai fait un rêve étrange, cette nuit.
Barbara – Ah, bon ?
Ulysse – Oui. Tu veux que je te le raconte ?
Barbara – (sans quitter le journal des yeux) Avec joie, je t’en prie.
Ulysse – Bien. Alors, je me trouvais avec toi sur un sommet. On dansait dans un décor étoilée.
Barbara – On dansait ?
Ulysse – Oui, une sorte de chorégraphie. Une sorte d’art martial, au ralenti.
Barbara – Du taï-chi Chuan.
Ulysse – Du quoi ?
Barbara – Du taï-chi Chuan, c’est une sorte de danse codée au ralenti. C’est très relaxant. Tu devrais en faire.
Ulysse – Ah, bon ? Tu trouves que je suis stressé ?
Barbara – Je ne me permettrait pas.
Ulysse – Oui, mais tu penses que je devrais éviter de réfléchir.
Barbara – Si tu veux. Moi, réfléchir, ça me donne mal au crâne. Et lendemain, je ne suis plus bonne à rien.
Ulysse – Tu as raison. Tu as toujours raison.
Barbara – Je n’irais pas jusque là, mais oui.
Ulysse – Tu étais dans mon rêve. (temps) Tu me parlais.
Barbara – Peut-être. Sans doute . Je ne sais pas. Je ne me rappelle jamais de mes rêves.
Ulysse – Oui, j’ai remarqué, ça.
Dramaturgie expérimentale:
On explore le spleen de la cinquantaine, de l’embourgeoisement et l’infinité des réalités. « Nous sommes des miroirs de nous-mêmes ». Nous entamons le travail d’écriture grâce à des improvisations. Il en ressort des lignes directrices. À l’instar des avatars des Sims ou de leurs reflets dans leurs miroirs, les personnages soit sclérosés soit désinhibés. Nico lui oublie le 4éme mur pendant et évoque l’impression de surplomb, la théorie des cordes, la plongée dans les abysses. Sommes-nous dans une cohabitation anecdotique ou dans la plus grande des révélations? Ce texte a quelque chose de Pirandello. Synopsis : Ulysse, Barbara et Nico habitent le même appartement. Quotidiennement, Ulysse et Barbara papotent à la table de la cuisine-salon. C’est là aussi qu’ils répètent une danse de salon. Le soir, dans leurs chambres respectives, ils s’évadent à travers leurs peurs et leurs phantasmes. Il ne croisent jamais Nico qui apparaît quand les deux amis sont couchés. Un jour, une tarte trône au centre de l’espace. A qui appartient-elle ? Est-elle la promesse d’une célébration à venir ? Vont-ils se la partager de façon égalitaire ? Cette tarte va mettre en jeu, jusqu’à l’absurde, toute la symbolique de la fameuse ‘part du gâteau’.
Nos propositions de jeu ne seront pas que dialoguées. A côté de la tarte ‘la Pie’, il y aura ‘le Tango’, la danse des corps… Le tango comme une perpétuelle recherche d’équilibre dans un monde en pleine mutation et explosion des codes et des rapports. Apparaîtra évidemment en filigrane, les contradictions de nos trois personnages. L’un vivant comme si de rien n’était, les deux autres étant contraints d’explorer vaille que vaille leurs mondes intérieurs. Sous des apparences réalistes, notre spectacle se veut un questionnement existentiel tournant résolument le dos à un traitement documentaire. Nous avions commencé ce travail de recherche dés juin 2020. Nous nous donnions un an pour conclure à une première mouture de texte. Nous sommes suivis par la Bibliothèque de la Ville de Bruxelles Laeken et « Les Amis de la Terre » asbl (valeurs éthiques) qui s’investiront dans les activités menant à amener des publics divers à s’impliquer dans des actions créatives auprès des artistes. Il y aura un vrai travail de médiation. Nous utiliserons la technique d’éducation populaire, « Les Porteurs de Paroles » que nous maîtrisons, afin d’intéresser le tout public aux questions qui nous taraudent.
Issun Bôshi : l'histoire d'un garçon grand comme un pouce qui décide de partir seul à la capitale pour se mettre au service du plus sage des conseillers de l'Empereur.
Yamamba : une histoire tournant autour de la figure de Yamamba, la sorcière de la montagne, qui cherche à piéger pour le manger un jeune garçon.
Lecture-Spectacle organisée par Alter-Kasaï asbl dans le cadre d’une journée hommage à Aubert Ntite Mukendi. La Salle Inzia nous accueillait avec chaleur et courtoisie.
Metteur en scène : Sifiane El Asad; Photos : Mulume Tshitenge; Chant : Mamu Ngalula; Conférencier : Jean Claude Kangomba; Intervenants : Thierry Michel, Josée Mukendi
Ntite Mukendi Aubert Kizito, un homme aux multiples facettes que nous découvrons une de ses pièces de théâtre, Fondation – La naissance du peuple Luba TOME1 Ina-A-Mbanza Bulanda Bua Mupolo ou La Révolte contre l’Ordre Ancien Le cycle, prévu à l’origine en trois tomes, présente de manière romancée les origines de l’empire Luba, fondé il y a plus de 500 ans et dont la mémoire encore vivante aujourd’hui s’est transmise par la tradition orale depuis plus de 50 générations. La forme théâtrale adoptée en fait une histoire vivante, illustration d’expériences de vie devant inspirer le présent et contribuer à la régulation de la vie en société. Basée sur les données de la tradition, il nous invite à l’intimité de l’oralité des séances d’initiation. En retrouvant ses racines et la fierté d’un ancien royaume, il permet à son peuple de découvrir qui il est, d’où il vient, de se situer dans le monde complexe actuel et de construire le sens du futur. En effet, à travers cette histoire, sont offertes les clés de la tradition, en posant des fondements logiques et justifiés, permettant ainsi d’en redessiner les contours, dans notre époque en pleine évolution.
Résumé :
Le premier tome, Ina-a-Mbanza Bulanda Bua Mulopo ou la révolte contre l’ordre ancien, raconte l’arrivée d’Ilunga Mbidi, fondateur de l’empire, son ascension vers la prise du pouvoir et la révolte contre l’ordre ancien.
Fondation la naissance du peuple Luba Tome 1: Ina-a-Mbanza Bulanda Bua Mulopo Ou la révolte contre l’ordre ancien
Le cycle, prévu à l’origine en trois tomes, présente de manière romancée les origines de l’empire Luba, fondé il y a plus de 500 ans et dont la mémoire encore vivante aujourd’hui s’est transmise par la tradition orale depuis plus de 50 générations. La forme théâtrale adoptée en fait une histoire vivante, illustration d’expériences de vie devant inspirer le présent et contribuer à la régulation de la vie en société. Basée sur les données de la tradition, il nous invite à l’intimité de l’oralité des séances d’initiation. En retrouvant ses racines et la fierté d’un ancien royaume, il permet à son peuple de découvrir qui il est, d’où il vient, de se situer dans le monde complexe actuel et de construire le sens du futur. En effet, à travers cette histoire, sont offertes les clés de la tradition, en posant des fondements logiques et justifiés, permettant ainsi d’en redessiner les contours, dans notre époque en pleine évolution.
Le premier tome, Ina-a-Mbanza Bulanda Bua Mulopo ou la révolte contre l’ordre ancien, raconte l’arrivée d’Ilunga Mbidi, fondateur de l’empire, son ascension vers la prise du pouvoir et la révolte contre l’ordre ancien.
Le second tome, Ilunga-Mbidi Kiluwe Nkole wa ku Diiba ou la conquête militaire du pouvoir, explique, à partir de faits historiques, les conditions et les raisons qui ont conduit à la mise en place des nouvelles règles fondatrices de l’empire Luba.
Ntite Mukendi est malheureusement décédé avant d’avoir pu achever le troisième tome, Mulopo Kalaala-Ilunga, Nkuba Luandangana ou l’explosion impériale.
Dans l’Italie des années 90, une étudiante africaine est victime d’un viol collectif. Lardée de coups de couteaux, laissée pour morte, elle survit par miracle. Ce n’est qu’après de longues recherches que sa famille la retrouve, amnésique, dans un institut psychiatrique…
Distribution: Auteur : Pascal Vrebos Adaptateur : Gérard Adam Mise en scène: Imhotep Tshilombo comédienne: Yves-Marina Gnahoua Danseur: Ousman Gansore Musicienne: Claire Goldfarb Chorégraphe: Zam Ebale Éclairagiste : Benoit Theron Régisseuse : Julie Debaene Aide à la production: Sifiane El Asad
« Nous n’avons pas osé abordé cette thématique de nous mêmes, il y a quelques années. Et, puis, Tshilombo nous a parlé du projet sur lequel il travaillait. Nous avons assez vite décidé de nous associer dans une démarche collaborative. La démarche artistique et éthique de cette œuvre convient très bien à nos idéaux. Idéal d’une société plus juste, moins sujette aux excès de violence. Sur scène, il est probablement très difficile d’ « interpréter » ne fut-ce que l’idée du viol. L’émotion prend inévitablement le dessus sur la logique. Et pourtant, c’est le jeu qui cache la souffrance. Qui cache les séquelles, qui cache du pathos. Pourtant, la gêne persiste. Le public lui est retourné. Il s’agit toujours, d’une partie de cache-cache émotionnelle entre la gêne de l’audience et la douleur du personnage. Les mots sont lourds, toujours. La musique sauve. La danse libère. Ce qui m’a ému , c’est la volonté de toute une équipe de faire passer le « message » coûte que coûte. Comme si c’était fondamental. Le but n’est certainement pas de soulager ou de confondre les consciences, mais plutôt d’éduquer aux conséquences de certains instincts les plus violents. Peut-être qu’un peu d’anticipation deviendra une échappatoire. S’agit-il de théâtre action ? Cela n’en a pas la forme, mais le résultat est identique. C’est un théâtre humanitaire, c’est un théâtre nécessaire. Nous en tout cas, on soutien le projet et cette équipe motivée et sincère. » (Sifiane El Asad)
Partenaire: Fantastique Collectif
Pour en savoir plus sur l’auteur, n’hésitez pas à écouter cette Rencontre radiophonique entre Pascal Vrebos et Edmond Morrel